Île de Théra

L’archipel volcanique que visitent Alix et ses amis est celui que nous connaissons sous le nom de Santorin.

Il est déjà peuplé à l’époque minoenne. L’archéologue Spyridon Marinatos qui le fouille à partir de 1967 y découvre les restes d’une cité prospère de plusieurs milliers d’habitants : Akrotiri. On ignore si c’est une colonie crétoise ou juste un comptoir servant d’escale entre les cités de la grande île et la Grèce. Mais l’exportation vers celle-ci de l’artisanat local ainsi que des productions de vin, d’huile et de miel y permet la réalisation de fresques qui n’ont rien à envier à celles de Knossos.

Hélas, le volcan central de l’archipel entre en éruption vers 1600 avant notre ère. Le phénomène déclenche un tsunami qui se dirige vers les îles environnantes tandis que le nuage généré par l’explosion elle-même retombe sur Santorin. Il est alors submergé par des nuées ardentes puis par des téphras, des fragments rocheux.

Heureusement, ce cataclysme fait très peu de victimes : la plupart des habitants ont réussi à fuir à temps. On ignore ce qu’ils sont devenus exactement. En tout cas, ils ne sont pas revenus chez eux quand le calme est revenu. Les résidus de l’explosion ont englouti les maisons et acidifié le sol, rendant toute culture impossible pour plusieurs centaines d’années.

Au IXe siècle avant notre ère, des Spartiates débarquent tout de même sur les îles et y fondent une nouvelle colonie : Théra. Quelques temps plus tard, elle parvient à prendre son indépendance et fonde elle-même une colonie, Cyrène, en Lybie. Au IIIe siècle avant notre ère, l’archipel est conquis par l’Égypte qui en fait une importante base pour sa flotte en Méditerranée, les îles étant au croisement des routes commerciales entre la Grèce, l’Afrique et l’Asie Mineure. Elles suivent ensuite le destin de la Crète et des Cyclades et, après une période d’instabilité chronique, sont incorporées à l’empire romain.

L'archipel est situé au sud de la mer Égée à une centaine de kilomètres au nord de la Crète. Sa plus grande île, qui lui a donné son nom de Théra, fait au total 70 km2 environ.
Tous les îlots sont les restes d’une ancienne île volcanique en partie détruite vers 1600 av. notre ère pendant l’éruption minoenne.

Le cataclysme de -1600 a-t-il inspiré l’Atlantide ? Rien n’est moins sûr non plus. Il n’est pas évoqué par Platon, ni par aucun autre auteur de l’Antiquité. Sa date ne correspond pas à celle donnée pour la disparition de la cité légendaire et la géographie de celle-ci est très différente de celle de Santorin. Le plus probable est donc que le rapprochement fait entre la catastrophe réelle et le récit platonicien est aussi erroné qu’il peut être stimulant pour l’imagination.