Oasis d'Ammon

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Présentation

Ville ou communauté en Égypte
Perdue au milieu du désert, cette curiosité naturelle abrite dans l'Antiquité l'un des sanctuaires les plus importants d'Égypte: le temple de l'oracle d'Ammon, célèbre jusqu'en Grèce.

Histoire

Peuplée depuis l’époque paléolithique, l'oasis est appelée Siwa aujourd'hui. Dans l'Antiquité, elle est conquise successivement par les Berbères venus de la Libye voisine, les Égyptiens, les Perses, les Grecs d'Alexandre le Grand et les Romains.

Bien située entre la Méditerranée et l'Afrique profonde, elle est un grand lieu d'échanges commerciaux. Mais c'est surtout pour des motifs religieux qu'on voyage jusqu'à elle. À l’origine, on y vénère une divinité des tribus du désert libyen en forme de bélier qui rend déjà des oracles. Puis, les Égyptiens l’assimilent à leur dieu Amon et les Grecs à Zeus sous la forme de Zeus-Ammon.

Les prédictions du dieu le rendent célèbre jusque l'autre côté de la Méditerranée. Alexandre le Grand vient l'interroger après avoir envahi l'Égypte. Selon la tradition, Ammon l'appelle alors son fils et lui prédit qu'il régnera sur la terre comme lui-même règne sur le ciel.

Géographie

L’oasis d’Ammon se trouve dans le grand désert libyen, à l’ouest du Nil.

Son environnement est particulièrement hostile : elle est coincée entre la dépression de Qattara, un désert de sel, et la grande mer de sable saharienne. C’est, d’ailleurs, la plus isolée des oasis égyptiennes. Elle se trouve à plus de trois cents kilomètres de la Méditerranée et six cents de la ville d’Alexandrie. Il faut, dans l’Antiquité, une douzaine de jours de voyage pour la rejoindre dans des conditions très difficiles.

Cernée par deux grands lacs salés, l'oasis se trouve en bordure d’un immense plateau calcaire. C’est de son érosion que sont nés les inselbergs, les reliefs isolés, qui dominent la plaine centrale, comme la montagne des morts ou celle du temple de l’oracle d’Ammon. L’ensemble du site est long de quatre-vingt kilomètres sur vingt de large et, surtout, situé à près de vingt mètres sous le niveau de la mer.

Le climat y est chaud et désertique comme dans le reste de la région. Il n’y pleut quasiment jamais. Les températures sont en moyenne de trente degrés en été, mais elles peuvent atteindre les cinquante degrés de manière exceptionnelle.

Pourtant, dès la haute Antiquité, l'oasis est un paradis de verdure, riche de plusieurs centaines de milliers de palmiers. Ils se sont développés grâce aux milliers de sources artésiennes, c’est-à-dire jaillissant du sol spontanément ou après un simple forage, qui existent alors. La plupart sont épuisées aujourd’hui : il n’en reste qu’un peu plus de deux cents contre plusieurs milliers à l'époque romaine. Elles sont toujours exploitées pour le travail agricole, mais aussi, désormais, à des fins touristiques comme la célèbre source du Soleil appelée aussi la bain de Cléopâtre.